Les Maitres et Elèves par ordre alphabétique
Bernard STEFF (....-2021)
Decorative sheath-maker, Gilder
Craft National Living Treasures 1994
Né à Paris en 1926 dans une loge de concierge au pied du Sacré-Cœur Bernard Steff entre tout naturellement à l’atelier de gainerie que tiennent sa mère et son beau-père. Il y fera son apprentissage.
A 18 ans il s’engage dans l’Armée de l’Air et se retrouve a Niergnies près de Cambrai. Là, Bernard rencontre Micheline qu’il épouse en 1948. Tous les deux s’établissent dans la capitale. Ils travaillent la peau, le tissu, le velours, le papier sur fût et réalisent garnitures de bureau, coffrets, écrins et corbeilles. Quelques années plus tard, le couple reprend un atelier rue des Fontaines du temple Paris 3eme et rachète le matériel de dorure D'une grande Maison de Gainerie. Leur renommée grandit. En 1972, Bernard Steff remporte le concours de Meilleur Ouvrier de France. Tous les deux font des merveilles. Bernard aime rappeler « Nous formions une sacrée équipe. Mais c’est un métier très prenant. Nous n’avons jamais compté notre temps. »
« Nous avons travaillé pour de grandes maisons »se souvient Bernard Steff avec une légitime fierté. Et de citer la mairie de Paris, l’Elysée et la maison Asprey de Londres, fournisseur de la Reine. Son livre d’or porte les signatures du Maitre luthier Etienne Vatelot du Prince Rainier de Monaco, de Jacques Chirac ou encore de Louis Leprince-Ringuet et de bien d’autres célébrités qui ont apprécié son travail. Intarissable sur son métier il aime évoquer ses souvenirs qui fourmillent d’anecdotes.
« Aujourd’hui les bons gainiers sont rares, constate-t-il. Il m’arrive de dépanner des amis en leur prêtant du matériel ». Gainier et doreur de style Bernard Steff a pris une retraite bien mérité dans le Cambrésis. Mais il a vite remonté son atelier toujours ouvert aux passionnés et amateurs d’art. Sur le mur de l’atelier l’on distingue quatre mille fers à dorer et 600 roulettes ornées , du gothique aux arts-décoratifs. Il anime celui-ci car il n’a pas perdu la main et reçoit régulièrement des écoles qu’il encadre pour la fabrication de petits objets. Il ouvre volontiers sa porte aux visiteurs. De temps en temps il participe à des expositions en France et en Italie.
Une question se pose : que deviendra tout ce matériel ? « J’y réfléchis », répond le doreur dont le fils n’a pas choisi de marcher sur les traces de son père.
En 1994, Bernard Steff a été nommé Maître d’Art. Un titre qu’il défend « Transmettre son savoir-faire est un devoir », estime-t-il ». Il a formé deux Elèves dont Bruno Broquet, récompensé par le diplôme de Meilleur Ouvrier de France en 2000 pour son activité de gainier doreur qu’il exerce parallèlement à la reliure.